
Témoignages de patients
Bruce Ballingall
De policier à porte-parole de la lutte contre le mélanome
Je suis Bruce Ballingall, un policier à la retraite qui a exercé ses fonctions pendant 40 ans, dont 10 à Winnipeg et 30 à New Westminster. Ma carrière m’a permis de découvrir ce que les Prairies et la Côte-Ouest ont de meilleur à offrir. Avant d’être policier, j’ai travaillé comme acheteur chez Eaton, où je sélectionnais des articles tels que des chaussures et des sacs à main. Au cours de ma vie, j’ai voyagé dans des endroits comme San Francisco et l’Australie, pour finalement m’installer sur l’île de Vancouver. Ma vie a été riche d’expériences, mais rien n’aurait pu me préparer à l’impact que le mélanome aurait sur moi et ma famille.
Je viens d’une famille de six frères, qui ont tous lutté contre différentes formes de cancer de la peau : carcinome basocellulaire, carcinome épidermoïde cutané et mélanome. Mon propre combat contre le mélanome a commencé à l’âge de 41 ans lorsque j’ai découvert un grain de beauté sur ma lèvre inférieure qui a nécessité une intervention chirurgicale de huit heures. Mais ce n’était que le début.
Il y a cinq ans, ma femme a remarqué une tache sur ma tête et a envoyé une photo à notre dermatologue, qui a posé un autre diagnostic de mélanome. Pendant l’opération, une biopsie de 12 ganglions lymphatiques du cou a confirmé que j’étais également atteint d’un cancer de la gorge à cellules épidermoïdes p16. À peu près à la même époque, j’ai subi une biopsie au niveau des poumons, l’une des expériences les plus effrayantes de ma vie. Je souffrais déjà d’une toux persistante, un effet secondaire des traitements de radiothérapie que j’avais subis. Le médecin m’avait prévenu que le fait de tousser pendant la biopsie pouvait provoquer un accident vasculaire cérébral, alors imaginez un instant que vous essayiez de respirer alors que quelqu’un vous dit de ne pas tousser! Heureusement, j’ai tenu le coup pendant l’intervention, qui a révélé que le mélanome s’était propagé à mes poumons. Depuis, j’ai subi cinq opérations chirurgicales pour retirer le mélanome présent au niveau de ma tête, de même que des greffes de peau, 33 séances de radiothérapie et plusieurs cycles d’immunothérapie.
Les traitements ont été éprouvants. J’ai eu à affronter des problèmes comme la bouche sèche, des troubles de la déglutition, la perte du goût, et un lymphœdème. Je ne souffre plus de cancer de la peau, mais je continue de combattre un lymphome à cellules B, un cancer du sang de bas grade. Mon médecin me rassure en me disant que je mourrai avec ce cancer, mais pas à cause de lui.
Dans l’immédiat, le Dr Michael Copley, mon dermatologue attitré, surveillera l’état de ma peau au moins tous les trois mois. Le Dr Copley joue un rôle clé dans la promotion de la formation de nouveaux dermatologues et professionnels de la santé pour l’initiative de la Méla Mobile de Mélanome Canada. Son engagement permet à des personnes comme moi de recevoir les soins nécessaires et contribue à l’avancement de la sensibilisation au cancer de la peau.
Tout au long de mon parcours, je me suis efforcé de garder mon énergie et de rester positif. Je continue à jouer au golf et à faire du curling, ce qui m’aide à garder le moral. Ma foi n’a jamais faibli et je suis incroyablement reconnaissant envers les professionnels de la santé et le personnel du centre de cancérologie de la Colombie-Britannique. Leur soutien, ainsi que celui de ma famille et de mes amis, a été inestimable.
Si seulement j’avais compris l’importance de la prudence au soleil lorsque j’étais plus jeune. Adolescent, je passais d’innombrables heures sur la plage à me faire bronzer sans penser à me protéger. Même en tant que policier passant de longues heures à l’extérieur, je ne prenais pas toujours en compte les risques liés au soleil. Ce n’est qu’en 1992, lors de mon séjour en Australie, que j’ai commencé à faire davantage attention au soleil. Plus tard, lorsque l’un de mes frères a commencé à travailler dans une station de ski, j’ai commencé à skier et j’ai pris soin de me protéger du soleil, en portant toujours un casque et en m’assurant que j’étais protégé des rayons du soleil.
Pour moi, le moment décisif a eu lieu lorsqu’un dermatologue a détecté le premier mélanome sur ma lèvre, à la fin des années 80. Le cancer de la peau dont était atteint mon frère m’avait incité à consulter un dermatologue. Depuis, je me suis fait traiter plusieurs lésions et j’ai utilisé une lotion chimiothérapeutique à base de fluorouracile (5-FU) pour traiter ma peau.
Malgré les difficultés, ma foi n’a jamais faibli et je n’ai jamais douté des compétences de mes médecins ni de l’efficacité des soins que j’ai reçus. Ma femme m’a soutenu tout au long de cette épreuve. Récemment, j’ai subi des crises d’épilepsie, probablement à cause de toutes les opérations et de tous les traitements, mais je m’efforce de maintenir un état d’esprit positif. Cela a été difficile, mais j’apprends à accepter ce nouveau défi.
Ma relation avec Brian « Red » Hamilton, le directeur adjoint de l’équipement des Canucks de Vancouver, a joué un rôle important dans mon parcours. Je connais Red depuis le jour de sa naissance, et lorsqu’il m’a demandé de devenir porte-parole de la Méla Mobile de Mélanome Canada, cela a été un honneur pour moi. Le lien entre Red et le mélanome est également personnel : un fan a repéré un grain de beauté atypique sur lui lors d’un match, ce qui a conduit à son propre diagnostic de mélanome. La lutte contre le mélanome et tous les cancers est pour nous une affaire de famille.
J’ai participé l’année dernière au tournoi Golf et grillades organisé par Red à Vancouver et j’ai l’intention de participer également à l’événement qui se tiendra en septembre. Cette année, mes cinq frères ont l’intention de se joindre à nous pour soutenir Red et sa femme Jess afin de collecter des fonds pour Mélanome Canada. C’est ainsi que les Hamilton et les Ballingall se sont toujours soutenus mutuellement! Sur le terrain, Red me désigne même comme son « survivant désigné ».
Promouvoir la sensibilisation au mélanome est désormais ma mission. Je discute avec tout le monde de l’importance de la prudence au soleil, car nous sommes tous concernés. Si le fait de partager mon expérience peut aider d’autres personnes à éviter le mélanome, le jeu en vaut la chandelle.
Aujourd’hui, j’espère que la recherche et le soutien en matière de mélanome continueront à progresser. Mon parcours n’est pas terminé, mais je m’engage à ce qu’à l’avenir, moins de personnes soient confrontées aux difficultés que ma famille et moi-même avons endurées. Si je parviens à apporter ma pierre à l’édifice, je sais que j’aurai d’ores et déjà amélioré la situation. Alors, si je pouvais donner un seul conseil à tout le monde, ce serait celui-ci : « APPRÉCIEZ les ressources qui vous entourent et ne les tenez jamais pour acquises. »
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