
Témoignages de patients
Akeema Smith
La vie après le cancer : redécouvrir qui je suis
Je m’appelle Akeema Smith, j’ai 24 ans et j’ai survécu à un mélanome. Je suis née avec un nævus congénital sur le sein gauche qui a continué à se développer tout au long de mon enfance. En 2019, âgée de seulement 18 ans, j’ai reçu un diagnostic de mélanome de stade 3. À ce moment-là, je n’avais aucune idée à quel point ma vie allait changer radicalement et que, à bien des égards, elle ne serait plus jamais comme avant.
En 2020, j’ai partagé mon histoire publiquement pour la première fois. Le traitement touchait à sa fin : il ne me restait plus que deux perfusions d’immunothérapie avant d’être « guérie », du moins c’est ce que je croyais. J’étais en plein combat contre le cancer, alors que le monde entier faisait face à une pandémie. Cette période a été marquée par le chaos et la solitude.
Après la fin du traitement, j’ai dû subir plusieurs interventions chirurgicales pendant les deux années qui ont suivi. (Honnêtement, j’ai perdu le compte, mais j’avais l’impression d’être sous anesthésie tous les quatre à six mois.) Ce à quoi je n’étais pas préparée, c’était le sentiment d’isolement qui peut accompagner le fait d’avoir survécu à un cancer. Une fois le traitement terminé, beaucoup de gens autour de moi ont supposé que j’allais « mieux » et que ma vie allait reprendre son cours normal. Mais entre la fatigue chronique, les changements physiques, l’anxiété persistante et le traumatisme médical, je me sentais tout sauf « normale ».
Il y avait des jours où je me sentais complètement bloquée, coincée entre la personne que j’étais et la vie que j’essayais de reconstruire. Je faisais le deuil d’une part de moi-même qui n’existait plus. Je passais mon temps à l’hôpital, essayant d’aller de l’avant, mais j’étais toujours freinée dans mon élan. Je ne savais plus qui j’étais. Et le pire dans tout ça? J’avais l’impression que je ne pouvais pas en parler parce que j’étais « censée » être reconnaissante d’être en vie.
Mais avec le temps, j’ai commencé à réaliser quelque chose d’important : je suis différente maintenant, et ce n’est pas grave. En fait, je suis plus forte. Je me sens aujourd’hui plus sûre de moi, plus confiante et prête à vivre de nouvelles aventures comme jamais auparavant. Le cancer m’a beaucoup pris, mais il a aussi révélé des parts de moi qui ne demandaient qu’à s’épanouir.
J’ai réussi à terminer mon baccalauréat en psychologie, malgré un diagnostic de cancer et une pandémie mondiale. C’est quelque chose dont je suis profondément fière. En cours de route, j’ai également appris qui était vraiment là pour moi, qui était présent quand je n’arrivais même pas à être là pour moi-même. Les personnes qui sont restées, m’ont écoutée et m’ont aimée pendant les moments les plus sombres… Je les porte dans mon cœur chaque jour.
Depuis que le pire de mon parcours contre le cancer est derrière moi, j’ai décidé de redonner à la communauté en devenant bénévole auprès de Young Adult Cancer Canada (YACC), un organisme qui a joué un rôle important dans ma guérison. Je suis maintenant coresponsable de la section d’Edmonton de notre groupe de soutien, un espace où je peux enfin respirer à nouveau. On y trouve un mélange parfait d’humour noir, de conversations profondes, de deuils partagés et de joie inattendue. Nous arrivons à nous comprendre d’une manière que la plupart des gens ne peuvent pas saisir. Nous avons noué des amitiés sincères dans un monde qui oublie souvent ce que traversent les jeunes adultes face à une maladie comme le cancer.
Je suis encore en train de découvrir qui je suis après le cancer. Certains jours sont plus faciles que d’autres. Mais quand je repense à tout ça, je ne peux vraiment pas imaginer qui je serais aujourd’hui si je n’avais pas vécu toutes ces épreuves. Cela ne signifie pas que je suis reconnaissante pour la souffrance ou les pertes que j’ai subies, mais je suis reconnaissante pour ce que cela m’a apporté : une nouvelle perspective, de la résilience et un sens à ma vie.
À travers les épreuves, les opérations chirurgicales, la colère, la confusion et les larmes… Je suis encore là. Et chaque jour, quand je me réveille, j’essaie de vivre en me disant que demain n’est pas garanti, parce que, pendant un certain temps, il ne l’était vraiment pas.
Le cancer a tout changé. Mais le fait d’y avoir survécu aussi.
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